⛰️ Road trip dans le sud de la France et randonnée dans les pyrenées

Début avril, j’ai acheté une Varadero 125. Après l’avoir traînée quelques fois entre Paris et Beaune, ainsi qu’en Sologne, je cherchais à partir un peu plus loin durant l’été. Comme les choses sont bien faites, je me suis retrouvé à descendre aux Ateliers du Cinéma pour l’étalonnage de L’un et l’autre se disent et pour des repérages.

Suite à cela, je n’avais plus grand-chose à faire excepté la préparation d’un très chouette projet à l’image. Plutôt que de rentrer à Paris pour m’en occuper, j’ai décidé de partir dans le sud. Direction Foix, tout d’abord, pour passer quelques jours chez ma grand-mère. Puis le Pays Basque pour rendre visite à une amie. Il y a plus désagréable comme programme, pour se détendre un peu et travailler. Me voilà donc parti pour mon premier long trajet à moto.

De Chalon à Jussac

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Tout commence après une bonne nuit à Châlon et un passage au Décathlon pour m’acheter un matelas et un duvet. Vers 11h moins le quart, je prends la route pour Jussac, après avoir vérifié la disponibilité d’un emplacement pour ma tente au camping municipal.

C’est donc parti pour 5h30 de route. Tout se passe bien et j’évolue dans des endroits que je ne connais absolument pas. De vert-chaud jaune-blé en Bourgogne, la couleur évolue, plus saturée au fur et à mesure des kilomètres. Le chemin se fait plus vallonné. Je m’arrête du côté de Lapalisse, sur une aire à la sortie de la ville.

Alors que j’arrive vers le Puy-de-Dôme, le chemin prend des couleurs encore plus vives, la route monte, les arbres et les forêts remplacent les étendues de plaines d’avant. Je dépasse Clermont et hésite à pousser jusqu’au parc volcanique, mais me résous à continuer mon chemin. Il reste environ 2h de trajet et je n’ai pas envie d’arriver trop tard.

Alors que j’arrive sur une portion de route neuve et sans marquage, je remarque des graviers sur tout le bord de la route. Quelques centaines de mètres plus loin, un beau paysage s’offre à moi… pour tous les moments où je ne me suis pas arrêté, il serait dommage de ne pas le faire au moins une fois. C’est sur cette réflexion que me voilà, visant un chemin sur le bas côté, piégé par ces fameux cailloux. Je bloque l’avant et j’embrasse le sol, pied coincé sous l’échappement. Je ne bronche pas, je n’ai rien. Une voiture s’arrête et une femme m’offre son aide pour relever la bécane. Une ancienne motarde, très aimable, Brigitte. Je la remercie beaucoup car sur le coup, je ne me rends pas compte de la fébrilité dans laquelle va me mettre cet accident bénin : la présence d’une aide était fort sympathique. Bilan : surtout de l’esthétique mais ma roue avant est désaxée. Je m’en rend compte au bout d’une dizaine de mètres après mon départ. Heureusement, je parviens à régler le problème sur le bas-côté, sous le cagnard. Pendant l’exercice, j’explose ma principale clé plate en cherchant à serrer au maximum un des boulons de la fourche.

Encore une bonne heure quarante de route à passer. Je suis tendu et je sens que j’ai perdu une certaine confiance. C’est bizarre de se retrouver confronté à une première chute. Je devais rouler à 10 ou 20 quand la moto a basculé. Difficile de ne pas imaginer la même chose plus rapidement. Je retrouve ce sentiment un peu lourd éprouvé quand j’ai, par exemple, embourbé ma voiture dans le verglas des Vosges ou quand je me suis retrouvé bloqué par la descente de pierres de la porte d’Orlu. Un peu de jugement, un peu de peur… un peu comme un état festif qu’on stoppe d’un coup.

Néanmoins, malgré mon balai dans le cul, la route se finit sans trop d’histoire. Le camping semble calme et ma tente est confortable. Il s’agit de retrouver la foi pour la route de demain (vers Foix, vous captez ?).

De Jussac à Foix

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Départ tardif, vers 10h15 ou 30 avec une prévision d’un peu plus de cinq heures de route pour rallier Foix. Je quitte le camping avec un léger mal de pied, résultat de la chute de la veille. Ça tire un peu assis sur la moto, sans m’empêcher de rouler. J’avance d’un trait jusqu’à Figeac, ville que je connais un peu, pour me prendre un café en terrasse et une collation, n’ayant mangé qu’un fruit le matin même. La route d’arrivée est très belle, à flanc de falaise.

Je repars de Figeac et roule un bon moment sans m’arrêter. Je passe quelques coins plaisants comme un joli village nommé Cordes-sur-Ciel ainsi que la commune de Gaillac. Je ne fait que traverser et j’apprécie les nombreux bâtiments en brique rouge que j’aperçois. Il semblerait que cet endroit soit fameux pour son vin et en effet, j’ai roulé proche de nombreuses parcelles de vignes. Je serai curieux de goûter.

Décidant de ne pas m’arrêter en ville, plutôt en bord de route, je pousse un peu. Je finis par me stopper à Saint-Anatole, en voyant une table de pique-nique isolée en sortie de village. Depuis un moment, il fait très chaud et surtout… il n’y a que très peu d’ombre sur la route. En fait, plus je vais avancer et plus les arbres vont disparaître et laisser place à de larges plaines jaunes. Même les lieux de vie que je traverse semblent dépourvus de tout abris du soleil. Particulier en ces temps de canicule. Le soleil me fatigue vite et je sens mes yeux s’alourdir. Je commence à cuire dans mon blouson et même l’air qui s’y engouffre est chaud, désagréable. Il ne reste plus grand-chose à parcourir et je fini mon chemin sur une voie rapide qui me dépose à Foix, une route empruntée mainte fois dans mon enfance. Mentalement je joue à voir le château « en premier », comme quand on partait en famille et me félicite de ma petite traversée d’une partie de la France en m’offrant, à peine arrivé, une belle bière en terrasse. Que je ne sirote pas calmement, trop occupé à zieuter ma Varadero garée au loin, sur laquelle j’ai laissé tout mon paquetage (et je m’en rendrais compte après : les clefs sur le contact…).

Très heureux d’être arrivé à bon port et de voir ma grand-mère, la maison et le château. Je ne suis pas encore très « connecté » à tout ça mais ça viendra.

Randonnée vers l’étang Fourcat

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Encore une randonnée bien préparée, tient ! Après une brève recherche sur le net, je récupère une trace qui m’indique 10h30 de marche « difficile ». Tranquille ! Dans les faits, un peu moins…

La première partie consistait à se rendre à l’étang d’Izourt, où un majestueux barrage attend le randonneur curieux. Une chouette montée rendue un peu galère par la chaleur étouffante. À noter aussi que j’écluse particulièrement vite mes réserves d’eau (c’est simple, je n’ai même pas fait la moitié du chemin et je suis déjà à sec).

Arrivé au barrage, beaucoup de questions face au balisage quasi-inexistant. La trace me dit de traverser l’ouvrage mais une barrière m’empêche de passer. Après un temps de réflexion, ma décision est prise, je vais braver tous les interdits et les dangers pour me lancer dans l’aventure de ma vie : je passe par dessus. Je rallie un chemin escarpé tout en redoutant une grande montée qui s’approche au loin. Le temps de traverser un cours d’eau et de me gauger les savates que j’arrive à ses pieds.

Bon. J’ai rechargé mes gourdes un peu plus tôt. C’est parti. Et bien j’en ai chié des ronds de chapeaux. Très vite, ce n’est pas la fatigue le problème, je ne suis pas si essoufflé, mais mes hanches et mon bas du dos qui me font un mal de chien. Peut-être que j’aurais moins ramassé avec des bâtons ? En attendant je galère et m’arrête souvent pour lâcher mon barda au sol. Bref. Peu agréable. Après l’abrupte montée, j’aperçois le refuge. Je rentre comme un fantôme, je me commande une bière puis j’évite toute la société pour aller planter ma tente plus loin.

Retour au parking

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J’ai peu, pourtant bien dormi. Je me réveille tranquillement vers sept heure moins le quart et profite un petit peu de la vue avant de commencer à plier le camp. À 7h30, j’ai rechargé ma gourde et je me met en route.

Le balisage GR est existant, c’est déjà ça. Par contre, pas de chemin ! 8h du matin à faire le mariole dans les éboulis, ça réveille. Même si je n’arrive pas à me dégager d’une petite pointe d’appréhension, cette partie plutôt technique et sportive est assez agréable. Une fois la pierrasse derrière moi, le sentier traverse quelques autres étangs où je croise quelques campeurs qui ont bien choisi leur emplacement. Le soleil encore très bas n’a pas encore pointé le bout de son nez, j’évolue à l’ombre dans la fraîcheur.

Néanmoins, je sens que j’ai assez hâte de descendre. C’est étonnant, peut-être n’étais-je pas dans le meilleur état d’esprit pour partir marcher ? J’ai du mal à trouver cet état dans lequel je me perds dans mes pensées. Pourtant, alors que je fini de contourner un col qui découvre l’étang d’Izourt, je me pose quelques instants et j’apprécie le calme qui m’entoure.

Le reste de la descente s’effectue sans encombre mais s’avère moins agréable. Le soleil tape fort, le mercure grimpe aussi vite que les réserves d’eau faiblissent. Un point ennuyeux, aussi : mes chaussures. En descendant, je sens qu’elles ne tiennent plus grand-chose, je m’écrase les orteils et la peau frotte fort. Sur les derniers mètres, c’est vraiment le point qui m’aura le plus ennuyé. Je suis bon pour investir dans du nouvel équipement.

Foix vers Montégut-Arros puis Guéthary

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Dernier jour à Foix. La semaine est passée terriblement vite. Après le repas, me voilà donc parti rendre visite à des amis de Beaune en tournage dans la région. Coup de fatigue lié à la digestion, la route est un peu rude mais rapide. Me voilà à m’incruster à une soirée de fin de tournage. On boit un peu beaucoup et à 3h je sombre dans un sommeil profond mais bien trop court. Le lendemain je repars en fin de matinée. Les trois heures de route sont vite passées, mais rudes pour cause… de gueule de bois. Une arrivée à Guéthary sous le soleil, assez fier des kilomètres parcourus. Content de rendre visite à mon amie Fanny.

Guéthary vers Mazières

Départ de Guéthary un peu tard, 11h. Le soleil tape déjà fort. J’ai passé une fort bonne semaine. Je m’en veut un peu de ne pas être trop sorti me balader pour profiter du Pays-Basques. Dans un même temps, je souhaitais surtout me poser, passer du temps avec mon amie et avancer au maximum sur mon travail préparatoire.

Pour en revenir au départ. La journée s’annonce lourde et je ne sais pas où je vais m’arrêter pour dormir. J’ai plus ou moins jeté mon dévolu sur la zone après Angoulême. Avec le soleil, mon téléphone chauffe trop pour être utilisé comme GPS, même la recharge se bloque. Je navigue en suivant les panneaux, parfois un peu au pif. Je continue obstinément jusqu’à me forcer à m’arrêter, voyant l’heure tourner, au bord d’une station essence pour chercher une chambre. Je trouve rapidement une sympathique baraque à Mazières.

Pour arriver en Gironde, j’ai quasiment longé l’autoroute, tout du long sur une petite voie départementale. Un soleil de plomb, des arbres secs et quasiment personne. Je suis passé à côté de quelques bouts de forêts calcinés. Certains aussi où juste les feuilles brûlées donnaient un côté surréaliste aux bords de route. Des rangées de bois orange électrique, comme si on avait changé les couleurs de la végétation avec un outil informatique. J’aurais aimé prendre ça en photo. Mais je roule.

C’est en Charente que le ton change. Je ne connais pas ce département mais c’est magnifique. Verdoyant, légèrement vallonné, beaucoup de forêts… Les villages que je passe ne semblent par contre pas très vivants. Arrivé à Mazières à 19h où 19h30, je m’installe dans une petite chambre dans une très belle maison en pierre tenue par un couple de retraités extrêmement sympathiques.

Je dors bien, content d’être seul dans un endroit beau et calme. J’aimerais rester plus longtemps et découvrir le coin.

Mazières vers Paris

Réveil agréable, petit déjeuner et départ avant 9h30. Je quitte mes hôtes après une petite discussion sur leur parcours, ce qui les a amenés ici.

Le temps est bon, la route très agréable et encore une fois, les alentours très charmants. Je passe dans beaucoup de communes qui ne semblent pas très peuplées. Ou en tout cas peu entretenues. Puis je traverse la Sologne où je me suis déjà rendu. Là bas, si l’environnement me semble beaucoup moins atypique, les villages sont souvent assez beau et fleuris, peuplés de charmantes maisons en briques rouges.

Une fois Orléans traversé, c’est une sacré ligne droite dans un paysage désolé qui m’attends. J’ai déjà passé cette route : des étendus de terres et de travaux sur les bords d’une deux fois deux voies, un paysage de désert rendu morne par le soleil caché par les nuages. Puis c’est la région parisienne en arrivant par Montléry, un petit bout de périphérique, le parking, la rue, les marchés, l’appartement. Et c’est sympa de rentrer, aussi.