Newsletter cinéma #2  #cinéma

Quelques articles sympas pour la semaine.

Des films à voir :

Vous avez sans doute vu passer la plateforme Henri, mise en place par la cinémathèque pendant le confinement. Une belle initiative. Pour être honnête, j’ai survolé un peu ce qui était proposé mais je n’ai pas encore eu le courage de me lancer dans les 2h40 d’un film de Raoul Ruiz. Par contre, j’ai lu un article de François Ede (directeur de la photographie) à propos du Toit de la baleine du même Raoul, photographié par… Henri (pas Langlois mais Alekan : rappelez vous, au milieu d’une filmographie gigantesque, de La Belle et la Bête de Cocteau).

Et c’est super intéressant ! L’auteur raconte la façon de travailler très singulière d’un réalisateur qu’on connait peu. Il se souvient des choix et procédés parfois radicaux d’Alekan, dû en partie au maigre budget du film… et qui rappellent à quel point il est bon d’être inventif dans ce travail. Je ne vais pas vous raconter tout l’article, allez donc le lire… cerise sur le gateau, il finit sur quelques anecdotes qui font sourire.

Dans la même veine : difficile d’avoir loupé ça mais qui sait… Arte a mis en ligne une programmation dédiée au festival de Cannes. L’occasion de revoir Trintignant parler de mathématiques dans Ma nuit chez Maud, entre autres. Il y a déjà du beau monde mais si vous cliquez sur “Prochainement”, ça promet aussi. À titre personnel, en plus du Rohmer, je vous conseille de vous pencher sur Harmonium, The Square, Paranoid Park et aussi Paterson, un film que je trouve magnifique. Le Ruban Blanc, c’est un chef-d’œuvre, mais c’est vraiment pas la joie.

Image :

Un entretien (en anglais) très intéressant avec Darius Khondji (Se7en, Alien 4, Delicatessen dans l’ultra-connu), à propos de son travail sur Uncut Gems des frères Safdie. Il évoque surtout le bokeh, sa texture directement influencée par ses choix techniques (optiques, focale, ouverture…) et son impact sur la mise en scène, la perception de l’image par le spectateur. On en revient souvent à ces détails qu’on ne perçoit pas forcément… mais qui peuvent faire la différence. J’en profite aussi pour vous conseiller de voir ce film, que j’ai trouvé vraiment excellent (franchement, le film ne laisse pas respirer une seconde, c’est épatant).

Mais si je vous parle d’Uncut Gems, c’est aussi pour un autre aspect. En effet, Darius Khondji raconte combien sa manière de travailler a été chamboulée sur ce projet. De la direction des réalisateurs à leurs choix esthétiques assez extrêmes (la couleur très impactante, l’usage de très longues focales…), tous ces points s’éloignaient drastiquement des habitudes (et même des goûts) du chef-opérateur. Je trouve intéressant de lire comment il a vécu l’expérience, en professionnel très expérimenté. C’est édifiant de voir un “vieux de la vielle” se retrouver face à une situation aussi surprenante - et aussi de voir à quel point ça le passionne encore. D’une certaine manière, je trouve ça très positif surtout quand on cherche à rentrer dans ce métier. Ça balaie d’un revers de main le mythe de celui qui a “tout vu, tout fait, tout vécu”. À l’image d’Alekan, encore en train de s’amuser en 1982 avec le peu de budget de Raoul Ruiz. Prenons-en de la graine.

C’est tout pour aujourd’hui. Surtout de l’image mais dans des textes qui se répondent bien !